Photos d’Amiens et de la baie de Somme

Pour l’occasion je teste un nouveau site de photos, flickr, et sa jolie galerie :

Anecdote normande : Guillaume le Conquérant était parti de St Valery sur Somme, où nous avons mangé dimanche midi, pour conquérir l’Angleterre en 1066. Je ne m’en souvenais pas (honte à moi), mais heureusement nous sommes tombés devant la vieille plaque un peu rouillée de la huitième diapositive. Et du coup on s’est senti un peu chez nous. 🙂

A la réflexion…

  • Je me suis demandé sur la route (enfin pas trop longtemps quand même, je vous rassure…) quel était l’objectif du président en lançant cette idée qui ne sort de nulle part et qui allait être forcément l’objet de polémiques (je parle du billet précédent)… Bon la réponse est assez évidente, et plutôt triste : dans notre société une info en chasse toujours une autre, et cette décision me semble une façon bien pratique (et efficace) d’enterrer le risible psychodrame à Neuilly avant les élections municipales.

    Cela rappelle l’énorme polémique autour de l’amendement ADN déposé par Thierry Mariani lors du vote de la dernière loi sur l’immigration.. Ce n’était qu’un détail des lois en question sur laquelle l’attention des médias s’était focalisée, et qui avait occulté le reste du débat. Bien joué stratégiquement de la part des gens en question serait-on tenté de dire, mais regrettable d’un point de vue démocratique.

Face aux critiques, les « sarkozystes » montent au créneau.

L’appel du 14 février pour une « vigilance républicaine » et contre « toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel », publié dans Marianne, suscite la colère des sarkozystes du premier cercle.

Les noms de Dominique de Villepin et François Bayrou, aux côtés des signatures de Ségolène Royal ou Noël Mamère, ont semé le trouble à l’UMP. Vendredi 15 février, François Fillon a qualifié cet appel d' »attitude profondément anti-démocratique », lors d’un déplacement à Laval.

« Cet acharnement que mettent certains responsables politiques qui n’ont pas été élus par les Français (…) à tenter de déstabiliser le président de la République est de mon point de vue profondément choquant et profondément anti-démocratique« , a-t-il insisté. « Il faut que tous le monde accepte les règles de la démocratie et les règles de la démocratie, ce sont les élections. Ce sont les Français qui choisissent », a insisté le chef du gouvernement.

Le porte-parole de l’UMP Yves Jégo dénonce, dans un entretien au Figaro publié samedi, « les forces les plus secrètes du conservatisme » et « ceux qui veulent développer une forme de terrorisme intellectuel dans notre pays ». Il estime qu’on veut « voler aux Français leur victoire de mai 2007 » à travers une « opération de destruction ». « C’est la première fois que l’on veut « abattre » avec tant de force un président de la République », ajoute encore le député de Seine-et-Marne.

Un autre très proche du chef de l’Etat, le député UMP Frédéric Lefebvre a ironisé sur un appel signé par « le syndicat des mauvais joueurs et des perdants en action » pour « déstabiliser le président de la République ». « Cet appel donne une image pitoyable et les disqualifie pour l’avenir », a déclaré à l’AFP le député des Hauts-de-Seine.

« C’est scandaleux d’instrumentaliser la République pour masquer un vide d’idées et un manque de vision de la France », a estimé la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, samedi matin sur France info.

Je reste pantois devant de telles âneries. Drôle de conception de la démocratie. Sur wikipedia, démocratie est défini comme un corpus de principes philosophiques et politiques suivant lequel un groupe social donné organise son fonctionnement par des règles élaborées, décidées, mises en application et surveillées par l’ensemble des membres de ce groupe, a priori sans exclusive. Ca me semble clair. En l’occurrence, ce qui me semble anti-démocratique, ce serait plutôt la réaction de ces gens incapables de souffrir la moindre critique du président de la République (justifiée ou pas, la question n’est pas là), alors qu’elle est signé par à peu près tout ce que la France compte comme opposition…

PS : Nous rentrons d’un week-end à Amiens et en baie de Somme… Très bien, très beau, très reposant et plein d’amour. Bientôt je poserais quelques photos ici. 😉

Quand émotion rime avec éducation.

Notre président a annoncé hier son souhait que chaque élève de CM2 porte la mémoire d’un enfant juif français victime de la Shoah à partir de l’année prochaine. Cette décision fait écho à celle de faire lire la lettre de Guy Môquet dans chaque école, à chaque rentrée. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle me met de nouveau mal à l’aise…

Il va de soi que la Shoah fut un épisode épouvantable et inhumain, qui doit être enseigné aux enfants. Mais l’émotion peut-elle aider un enfant (de 10 ans) à grandir, à développer sa capacité de réflexion ? N’assiste-t-on pas là à l’intrumentalisation d’un fait historique (et de l’Education Nationale !) pour des motifs électoraux ?

Il y a quelques années encore, quand on visitait nos pays voisins, on pouvait se féliciter d’avoir en France une presse relativement décente et réservée, davantage portée sur l’analyse que sur le scoop, a fortiori people (ce qui explique peut être d’ailleurs leurs faibles tirages, mais c’est un autre sujet…). J’ai le sentiment que cette spécificité de la presse française tend à s’estomper (il n’y a qu’à voir les déballages récents autour de la vie privée du président). L’émotion me paraît sans cesse, et de plus en plus, utilisée comme argument commercial et électoral… Pourtant, les hommes politiques, les médias, l’Education Nationale ont à mes yeux le devoir commun d’aider au développement de l’esprit de chacun, à sa capacité de réflexion et d’analyse. Esprit dont on est plutôt fier en France d’ailleurs.

Est ce que cette décision va dans ce sens ? J’ai comme un doute. En tout cas quand elle sort dans la bouche de notre président… Mais là je dois faire un procès d’intention… J’imagine que la façon dont les enseignants géreront cette demande sera décisive dans la perception des enfants, mais on peut facilement imaginer les polémiques que cela va engendrer, dans un contexte où les rivalités religieuses sont plutôt du genre exacerbées. Je vois gros comme un maison le Pourquoi les enfants juifs victimes de la Shoah et pas les pauvres enfants palestiniens ?!. Et les enfants-soldats d’Afrique ? Et les enfants de Tchernobyl Et les enfants victimes directes des inombrables guerres ? La liste est sans fin.

Il me semble délicat de faire un cas particulier d’un drame, aussi horrible soit-il, sans mettre en place une forme de concurrence des drames. Ce qu’on avait vu lors de la reconnaissance du génocide des arméniens par l’Assemblée Nationale… Il serait peut être bon de laisser l’Histoire aux historiens, qui d’ailleurs ne demandent pas autre chose.

Ca me fait penser à une discussion que j’ai eue le week end dernier avec deux jeunes chefs scouts travaillant dans un lycée. Ils insistaient sur le fait que l’enseignement de l’instruction civique à l’école y est complétement baclé. Comment s’étonner alors d’entendre des personnes affirmer que le vote ne sert à rien (c’est vrai on serait mieux en Russie, où le parti du président obtient 99% des voix dans certains coins du pays…), ou d’autres voter uniquement en fonction de leur intérêt particulier, sans réflechir une seconde au « pourquoi » de la république et de l’intérêt général ? C’est certes moins vendeur, surtout à un mois des élections (…), mais ça me paraît peut être un chantier plus nécessaire…

Bon allez je retourne bosser.

Un peu plus tard, un article du Monde Diplomatique

Nos enfants sont fichés, ne nous en fichons pas (spéciale dédicace pour Maman…)

Lu sur le site de la ligue des droits de l’homme…

Depuis quelques années, le nombre de fichiers informatiques est en constante augmentation dans notre pays. L’Education nationale n’a pas échappé à cette évolution dangereuse pour les libertés publiques notamment avec l’expérimentation de « base élèves » dans les écoles maternelles et primaires et l’évolution parallèle du fichier SCONET dans le secondaire.

Dans ces fichiers sont recueillies des données sensibles qui posent des problèmes liés à la protection de la vie privée d’autant plus que certains champs peuvent être accessibles aux maires, compte tenu de l’accroissement de leurs prérogatives par la loi dite « prévention de la délinquance.

Agissant au sein de divers collectifs locaux, de nombreux citoyens se sont déjà inquiétés des utilisations possibles de ces outils informatiques. A l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme, un certain nombre d’organisations (ATMF, CEMEA, CGT, CGT Insee, CGT-PJJ, Confédération syndicale des familles, CREIS, Droit Solidarité, FERC-CGT, FSU, IRIS, Ligue de l’enseignement, Ligue des droits de l’Homme, Peuple et Culture, SNES, SNUIpp, Sud Education, Sundep-Solidaires, Syndicat national des médecins de PMI, Syndicat de la Magistrature, SNUAS-FP-FSU, Union Syndicale Solidaires, UNSEN CGT) lancent une pétition nationale pour demander l’arrêt de l’expérimentation « base élèves » et la remise à plat de l’ensemble des dispositifs informatiques existants contenant des données relatives aux enfants afin que soient assurées les garanties nécessaires notamment aux parents et aux enseignants en termes de protection des libertés publiques.

Vous pouvez signer en ligne la pétition sur le site : http://www.nosenfantssontfiches.org/

Bien à vous !