J’avais promis d’arrêter mais là c’est impossible

Deux choses aujourd’hui…

1. Le ministère de l’intérieur s’essaie à l’humour dans le cadre d’une campagne contre l’escroquerie. Certains disent que c’est infantilisant, je n’irai pas jusque là, mais c’est vrai que gentiment débile et surtout très cliché. Et comme toutes les campagnes de communication du gouvernement, c’est pénible de savoir que c’est payé avec notre argent.

2. En parlant de clichés, j’avais copié ici l’intervention lamentable à propos d’Internet de Frédéric Lefebvre à l’assemblée. Bon et bien, d’après le Canard enchaîné et ce qu’on en lit sur Internet, un jeu de chaises musicales s’opère actuellement autour de lui, et c’est assez préoccupant quant à l’affairisme de notre classe politique.

Pour résumer, Frédéric Lefebvre, lobbyiste de profession (je ne ferai aucun jugement de valeur), est actuellement député en tant que suppléant d’André Santini. Connu pour ses traits d’humour (qui lui ont valu un abonnement aux Grosses Têtes), le patron d’Issy-les-Moulineaux avait été nommé secrétaire d’État à la fonction publique, ce qui avait permis opportunément de libérer la place pour Lefebvre. Or Santini a depuis des ennuis judiciaires, qui aurait dû en d’autres temps l’empêcher d’être ministre. Oh trois fois rien : détournement de fonds publics, faux et prise illégale d’intérêt, à croire que c’est une malédiction dans le 92. Du coup il a besoin de son immunité parlementaire, et pour ça il doit reprendre son poste de député, ce qui exclurait Lefebvre du jeu. Ce qui, vu ses compétences, serait bien dommage.

Ça tombe bien, un remaniement ministériel est imminent, et le poste d’Eric Besson, destiné au ministère de l’identité nationale, se libère. Ce poste, c’est le secrétariat d’État à la prospective et au développement de l’économie numérique. Bref : Internet.

Or Lefebvre et Internet, c’est une histoire d’amour qui ne date pas de son dernier discours… Il est notamment le lobbysite du pire de la loi DADVSI qui avait fait couler tant d’encre en 2006 : les amendements Vivendi-Universal (trois ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende pour le fait d’éditer un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public d’œuvres ou d’objets protégés…), qui avaient été déposés par… Thierry Mariani, qui s’y connait, en termes d’amendements dangereux.

Du coup, ça s’inquiète et ça se met en colère sur les blogs, il n’y a qu’à faire une recherche sur google pour s’en rendre compte. Le pire c’est que j’ai tendance à penser qu’on en est plus à ça près. Mais c’est chiant, cette manie dans la politique française, de foutre n’importe qui à n’importe quelle place.

Mise à jour du 15 janvier : Contrairement à mes craintes, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui obtient finalement le poste, visiblement à l’arrache. Y’a bien un petit soucis avec son frangin qui est président de PriceMinister, mais finalement tant que ce n’est pas l’ami Lefebvre…

2 réflexions au sujet de « J’avais promis d’arrêter mais là c’est impossible »

  1. Je me disais bien que l’arrivée de NKM provoquerait un petit bout de commentaires ici 🙂 Y’a surement un conflit d’interet avec le frangin (mais est elle la seule politique dans ce cas, j’en doute fort), mais effectivement, ça a l’air moins pire que l’autre…

    ++ m’sieur l’expert

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