Moi, j’ai rien à me reprocher…

camera-surveillance.jpg … donc rien à cacher. À partir de là, je ne considère pas que les caméras empiètent sur ma vie privée. Et puis s’il faut en venir là pour vivre en sécurité, alors allons-y. Mieux vaut prévenir que guérir. Regardez Monaco, il y a des caméras absolument partout et personne ne s’en plaint ! Henri Chabert, serveur, 53 ans, Grenoble, dans Le Dauphiné Libéré, 11/10/2005

Cette petite citation, on l’a tous plus ou moins entendu dans la bouche d’un de nos amis. D’ailleurs pendant le repas de Noël il va probablement être difficile d’y échapper. Et pour être tout à fait juste, je l’ai entendu il y a deux heures dans la bouche d’un collègue, ceci expliquant ce billet… Cette phrase, elle me glace. D’ailleurs je suis resté sans voix, incapable d’argumenter. Difficile de faire référence à 2001 : l’odyssée de l’espace et rester crédible, alors qu’en face la personne-qui-n’a-rien-à-se-reprocher va balancer l’exemple concret des attentats de Londres ou de Madrid… Difficile de soutenir que les caméras n’ont justement pas permis d’éviter ces fameux attentats (et ne le permettront jamais malheureusement…), et qu’à l’inverse on abandonne une part (potentiellement très large) de notre liberté en acceptant leur généralisation.

Quelle joie donc, en tombant sur ce papier de Sébastien Thomasson, qui s’est chargé d’apporter la contradiction à l’évidence (à la croyance ?) populaire selon laquelle plus de caméras rimerait avec plus de sécurité, et qui a écrit cette lettre ouverte à Henri Chabert, un homme qui n’a rien à se reprocher (trouvée sur le site souriez vous êtes filmé).

Où l’on arrive à mettre des mots sur cette peur inée des caméras de surveillance, sur le refus d’une société où la liberté individuelle deviendrait un principe tout relatif. Un jour (très) prochain, grâce aux téléphones portables, aux cartes bleues, à ces caméras de surveillance capable de reconnaître automatiquement les individus, il sera possible de pister en France n’importe qui n’importe quand. Le jour où un gouvernement un peu moins honnête sera aux manettes, il sera trop tard pour se plaindre…

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