Désillusion(s), selon Ipsos Dell.

20h50 : La candidate socialiste Lyne Cohen-Solal emporte le Ve arrondissement de Paris avec 46,1% contre 41,7% au sortant UMP Jean Tiberi, selon une estimation Ipsos-Dell.

21h20 : Le maire sortant UMP Jean Tiberi et la socialiste Lyne Cohen-Solal seraient à égalité au second tour des municipales à Paris Ve avec 44,2% des voix chacun.

21h50 : Jean Tiberi conserve son fief (45,1% contre 43,9%).

22h10 : Après le dépouillement de 24 des 25 bureaux de vote, Jean Tiberi est à 44,9% contre 44,2% à Lyne Cohen-Solal.

22h24 : Les dépouillements sont terminés, Jean Tiberi devance avec 225 voix d’avance la candidate socialiste Lyne Cohen-Solal.

Ça me désole… Comment peut-on voter pour un maire mêlé à tant d’affaires, accusé de truquer les élections (voire l’affaire des {{faux électeurs}}), et dont les services appellent une mère pour lui indiquer que sa fille n’a pas voté au premier tour des législatives, et qu’il serait bon qu’elle se déplace étant donné les enjeux (j’en suis témoin) ?

Ce qui me désole également, c’est qu’en face de Tiberi et sa collection de casseroles, le PS n’ait pas su proposer une personne au dessus de tout soupçon (Lyne Cohen-Solal a été mise en examen depuis 2004 dans une affaire d’emploi fictif à la mairie de Lille). Une candidate qui ne trouve rien de mieux que d’attribuer la responsabilité de sa 6ème défaite d’affilée à Philippe Meyer, le candidat Modem. Ça manque d’élégance tout ça, la moindre des choses serait d’assumer.

Tiberi est élu du 5ème depuis 1968 (!). Chez les scouts ou dans les grandes entreprises, on conseille de ne pas faire plus de 3-4 ans à la tête d’une unité ou à un poste précis. Jean Tiberi aura lui assuré 45 ans de mandat dans le 5ème, et tentera de remettre à coup sûr les clés à son fiston… Tout est dit.

Autre motif de colère, les électeurs de Levallois qui réélisent au premier tour un ami du président, condamné en 1996 pour abus de biens sociaux de cette même ville (Wikipedia précise : quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d’amende et deux ans d’inéligibilité). Sans parler de l’hallucinant feuilleton Ceccaldi-Raynaud à Puteaux… Je doute qu’ils soient les seuls candidat de droite à Levallois et à Puteaux, l’excuse de la préférence politique ne tient pas. J’ai du mal à admettre un tel mépris des institutions de la part des électeurs, comment après s’élever contre le tous pourris ! qu’on entend ici ou là ?

Heureusement, tout n’est pas noir : à Montreuil (le fief de ma belle-famille), Jean-Pierre Brard a été sorti après 23 ans d’une mairie qu’il considérait visiblement comme son pré-carré. On pourrait regretter qu’il n’ai pu être battu que par un autre dinosaure (en l’occurrence Dominique Voynet), mais ne faisons pas la fine bouche, cette nouvelle est rafraîchissante, et -je pense- une bonne chose pour la ville.

Tout comme la défaite, tirée par les cheveux, de Manuel Aeschlimann, l’ancien chasseur de voix lepénistes de Sarkozy, dont les méthodes de gestion à Asnières semblaient plutôt douteuses (les articles ne manquent pas)… Même s’il a fallu pour cela que tous ses opposants se liguent pour le sortir. La démocratie n’est pas encore complètement ankylosée en France.

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